Après Aaron du Kaffebar, j’ai eu envie d’interviewer Da Cruz, le graffeur emblématique du 19ème. Depuis mon arrivée il y a 3 ans dans ce quartier, j’ai eu de suite un gros coup de coeur pour ces fresques. Moi qui adore les couleurs, les voyages et qui m’étais essayée à cette discipline dans ma période ado (hiphop, graffiti et joggings…oui oui moi !) hahaha, je ne pouvais qu’apprécier son travail et cette rencontre.
CAROLINE. Il me semble que tu es un vrai parisien du 19ème ?
DA CRUZ. Oui carrément, j’ai grandi 30 ans dans cette rue, rue de l’Ourcq. Puis, je me suis exilé 10 ans dans le 20ème et là je reviens dans le 19.
CAROLINE. Pourquoi ce blaze Da Cruz ?
DA CRUZ. C’est mon vrai nom de famille, d’origine portugaise.
Assez naturellement, quand j’étais jeune, on m’appelait par mon nom de famille. Ca avait l’air assez simple et synthétique. C’est comme un gimmick donc autant l’utiliser.
Et les choses étant bien faites, dans mes premiers amours il y a les arts primitifs, les arts précolombiens donc Da Cruz suggère un peu ça aussi.
CAROLINE. Depuis quand fais-tu du Street Art ?
DA CRUZ. J’ai commencé par faire du tag et du graffiti avant que ça s’appelle du Street Art. Et effectivement aujourd’hui, ça fait partie de cette grande mouvance. J’ai commencé en mode adolescent et ça fait maintenant une trentaine d’années.
Pour la petite histoire, le 19ème est un quartier, qui historiquement est emblématique de la culture hip-hop (Cut Killer, DJ Abdel..). Beaucoup de danseurs, rappeurs, graffeurs ont participé à la création de ce mouvement avant même que je démarre.
Le graffiti européen, une fois qu’il a été inventé aux USA, est arrivé pas loin d’ici…à la Chapelle, à deux pas de la ligne aérienne de métro. Si tu prends la ligne 2 tu vois une grande poste, avant ça, il y avait un terrain vague et ça a débuté là. Ca a rayonné sur ce quartier et c’est ce qui m’a influencé.
CAROLINE. Qu’as-tu envie de transmettre comme message à travers tes graffitis ?
DA CRUZ. J’ai envie de laisser un témoignage. Depuis 15 ans j’ai impliqué les habitants, ce n’était pas forcément le cas avant. Tu t’emparais d’un territoire et vaille que vaille. Aujourd’hui, l’idée c’est d’obtenir la reconnaissance du Street Art. A un moment donné les gens vont aimer car à l’époque ce n’était pas le cas. Ils vont aimer et en quelque sorte ils vont devenir tes alliés, les défenseurs de ce que tu leur laisses.
CAROLINE. En tant que graffeur, quel endroit inaccessible te fait rêver ?
DA CRUZ. Il reste des milliards de spots et de surfaces…Parfois le projet le plus fou peut être le projet le plus anodin. Ce qui est important, c’est d’être actif, d’avoir la chance de pouvoir développer notre message, de transmettre, de formaliser un trait pour témoigner de la présence de nos vies.
CAROLINE. Qu’est-ce qui t’inspire le plus ?
DA CRUZ. La vie. On se rencontre physiquement, en mode furtif mais c’est déjà ça. Ma peinture et mes fresques sont des prétextes pour échanger 1 seconde, 10 minutes, 1h, ce genre de partages, j’y suis toujours extrêmement sensible. C’est une nourriture intellectuelle hyper intéressante.
Ragazza tips : visite d’1h30/2h dans le 19ème pour suivre les pas de Da Cruz à travers ses différentes fresques et notamment celles réalisées durant les précédents festivals de « Ourcq Living Colors »réunissant les plus grands graffeurs parisiens : Hopare, Mosko, Marko93…
Prix 12,50€ par personne.
Prochaine visite ce samedi 5 mai ! lien ici
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After Aaron from Kafffeebar, I wanted to interview Da Cruz, the emblematic street artist from the 19th district in Paris. Since I moved in this district, 3 years ago, I directly had a crush for his frescos. As a colors and traveller addict including my teenager period (hiphop, graffiti and joggings…yes Me !) hahaha, I could only appreciate his work and that interview.
CAROLINE. I heard that you are a real Parisian from the 19th ?
DA CRUZ. Yes indeed, I grew up 30 years in that street, rue de l’Ourcq. Then I moved to the 20th for 10 years and now I’m back in the 19th.
CAROLINE. Why this aliase Da Cruz ?
DA CRUZ. It’s my family name, originally from Portugal.
When I was young, I was called by my family name. It seemed to be simple and synthetic. It’s like a gimmick so let’s use it.
And things are done well, in my first loves, there are primitive arts, Pre-Columbian arts, so Da Cruz suggests also that.
CAROLINE. Since when do you do Street Art ?
DA CRUZ. I started to do tags and graffitis before it was called Street Art. And indeed today, it takes part of a big movement. I started as a teenager and now it’s been more than 30 years.
For the anecdot, the 19th is a district which historically is emblematic from the hip hop culture (Cut Killer, DJ Abdel..). Many dancers, rappers, graffiti artists participated to the creation of that movement before I even started.
The European graffiti, once created in USA, arrived not far away from here…at La Chapelle, two steps from the aerial metro line. If you take the line 2, you see a big post office, before that there was a wasteland and it started there. It grew all over the district and that’s what influenced me.
CAROLINE. What type of message you want to give through your graffitis ?
DA CRUZ. I feel like leaving a testimony. Since 15 years, I involved the local people, it was not necessarily the case before. You were taking a territory at all costs. Today, the idea is to achieve recognition of the Street Art. At one point, people will start to like it because at the time, it was not the case. They will love it and in some way they will become your allies, the defenders of what you give them.
CAROLINE. As a Street Artist, which inaccessible place makes you dream ?
DA CRUZ. There are billions of spots and surfaces left…Sometimes, the craziest project can be the most innocuous. What is important, is being active, having the chance to develop our message, to formalize a line and witness the presence of our lives.
CAROLINE. What does inspire you the most ?
DA CRUZ. Life. We meet physically now, in a furtive way but it’s already something. My painting, my frescos are pretexts to exchange 1 seconde, 10 minutes, 1 hour, and these type of sharings, I am extremely sensitive to. It’s intellectual food that I find super interesting.
Ragazza tips : Book a visit of 1h30/ 2h in the 19th to follow Da Cruz steps throughout his different frescos and also the ones made during the previous festivals « Ourcq Living Colors » which gather the most famous Parisian graffiti artists like Hopare, Mosko, Marko93…
Price 12,50€ per people.
Next visit this saturday 5th of May : link here
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Cool interview, bravo bella Ragazza ! =)
Merci beaucoup Caro ça me fait super plaisir ! N’hésite pas à partager l’article 😉